Héraclès

La newsletter pour les hommes qui veulent agir pour l'égalité entre les femmes et les hommes, avec des trucs et astuces pour devenir un bon allié.

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Par Sébastien Garcin
7 janv. · 3 mn à lire
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#0 "Déconstruction d'un Homme Blanc" devient "Héraclès"

On passe à l'action ...

Quand la vague #metoo nous a submergé·es, ça faisait déjà plusieurs années que j'avais pris le féminisme en pleine face.

  • Je m'étais rendu compte que je faisais partie du problème.

  • J'avais beaucoup appris sur le sexisme, le racisme, l'homophobie, la transphobie.

  • J'avais parlé avec des femmes, des gays, des lesbiennes, des noirs, des noires, des arabes, des trans, des grosses, des trans, des travailleuses du sexe, des militantes ...

  • J'avais lu.

  • J'avais constaté que ma bienveillance neutre ne suffisait plus.

Alors j’ai écrit un livre et plus de 2000 personnes l'ont acheté.

La réaction des hommes était souvent la même : ils s’étonnaient et se détournaient.

J’ai créé une page Facebook “Deconstruction de l’homme Blanc”. Ca a bien marché, très vite. J’écrivais des posts sur le féminisme, sur le racisme, sur les féminicides, sur la culture du viol. C’était chaud, il y avait des trolls, des haters, des amis. On se battait, on y passait des nuits entières. Je n’étais plus seul, quelques uns m’avaient rejoint pour m’aider et plein d’autres hommes me parlaient en privé, me disait que ça leur faisait du bien de me lire, que ça les aidait à comprendre, qu’ils étaient souvent d’accord avec moi mais qu’ils n’osaient pas intervenir.

Je suis devenu visible, on m’a invité à la télé, à la radio, j’ai fait des conférences.

Facebook était devenu trop violent et puis, souvent, je ratais ma cible. C’était devenu un lieu où on s’indignait entre ami·es et on se battait contre les trolls masculinistes.

J’ai laissé tomber Facebook.

Mais je recevais souvent des signes de soutien discret, des types que je croisais, qui lisaient tout ce que j’écrivais et que ça inspirait.

Dans le même temps, j’avais fondé une startup et ça me prenait beaucoup de temps.

J’étais devenu chef d’entreprise et je me suis vite rendu compte qu’en créant une entreprise, on créé aussi un projet politique. Et j’ai mis mon engagement en application. Avec mes associé·es, on a monté une équipe à parité exacte, avec des gens qui viennent du monde entier et on a beaucoup travaillé pour que ça devienne un safe space pour chacun et chacune.

J’ai commencé a rencontrer d’autres dirigeants de start up avec qui j’ai revendiqué ouvertement mon engagement féministe, et j’ai senti que quelque chose avait changé : les mecs ne se détournaient plus. Au contraire, ils s’intéressaient, ils voulaient en savoir plus.

En 5 ans, le climat avait radicalement changé. Je croisais de plus en plus d’homme qui :

  • s’indignaient;

  • voulaient que ça change;

  • ne savaient pas par quoi commencer.

Ils me racontaient qu’ils en discutaient avec leur femme, leur soeur, leur fille mais que ça tournait souvent au pugilat :

  • ils n’avaient pas les arguments;

  • ils se débattaient avec la culpabilité;

  • ils se sentaient en position d’infériorité;

  • ils ne comprenaient pas pourquoi leurs bonnes intentions n’étaient pas retenues à leur actif.

Ils étaient désemparés devant l’ampleur du désatre sexiste, désireux de participer à un changement et privés de moyens d’agir. C’était un potentiel formidable qu’il fallait capter et utiliser.

Et c’est là que j’ai commencé à comprendre deux choses :

  • j’ai compris ce qu’était mon rôle

  • j’ai compris comment je pouvais agir à plus grande échelle.

Mon rôle, c’est celui d’un allié. Un allié de la cause féministe. Et je me suis donné comme mission :

  • d’identifier d’autres hommes susceptibles de devenir des alliés

  • de les aider à se former et à s’informer

  • de les encourager a se déclarer ouvertement des alliés

C’est le but de cette news.

Il est modeste : si j’arrive à créer 1 allié, je ne l’aurai pas fait pour rien.

Il est ambitieux : il s’agit ni plus ni moins que de renverser le patriarcat. Si je ne peux pas le faire globalement, je peux essayer de le faire autour de moi.

Dans les prochains numéros de cette newsletter, j'ai plein de choses à vous dire :

  • qu'est ce qu'un allié ?

  • pourquoi "Héraclès" ?

  • comment on fait pour devenir un bon allié ?

  • pourquoi c'est facile d'être un mauvais allié ?

  • quels sont les livres à lire, les podcasts à écouter ?

  • et je répondrai aussi à vos questions, si vous en avez ... ici :

    heraclesfightspatriarchy@gmail.com

D'ici là, si vous pensez qu'autour de vous des hommes peuvent "sortir du bois" et qu'ils ont juste besoin d'un coup de pouce, encouragez les à s'inscrire. C'est ici :

heracles.kessel.media