#24 "Soumises à l'espèce"

La malédiction d'avoir un utérus

Héraclès
3 min ⋅ 17/10/2024

Aujourd’hui, c’est la journée internationale de la ménopause…

“Problème de femme” … en quoi est ce que ça devrait me concerner ? Et de façon générale, en quoi est-ce que les problèmes de santé des femmes devraient me concerner ? En quoi ils devraient me concerner plus ou moins que mes problèmes de santé masculins ?

On a tous nos problèmes après tout.

Depuis que j’essaye de devenir un allié, il y a un truc que j’ai appris : quand tu penses “symétrie” généralement tu penses mal. C’est à dire que si tu essayes d’appliquer une symétrie dans les raisonnement liés au genre, tu te plantes presque à chaque fois. Par exemple, penser que les hommes aussi subissent de la discrimination parce qu’il y a des métiers féminins = big fail
1) les métiers “féminins” sont moins payés et plus précaires que la moyenne
2) il y a beaucoup plus de métiers “masculins” que de métiers “féminins”

Donc si tu essaies de faire le parallèle entre la santé masculine et la santé féminine, tu vas vite tomber sur un os : la reproduction.

Si on considère que la perpétuation de l’espèce est une tâche à mener collectivement, on se rend très vite compte que certains (nous) y contribuent moins activement que d’autres (elles).

Je m’explique :

Notre appareil reproducteur à nous les hommes est relativement simple (il produit des gamètes), et sa mise en œuvre nécessite quelques minutes. (érection, éjaculation et hop ! c’est terminé, pas besoin de faire un dessin)

En revanche, l’appareil reproducteur des femmes est beaucoup plus compliqué puisqu’en plus de la production des gamètes, il permet l’implantation du fœtus, son développement pendant 9 mois, son expulsion puis les glandes mammaires prennent le relais pour allaiter le nourrisson.

Il faut bien reconnaître qu’à la loterie de l’évolution, on a gagné le petit lot et que ça nous arrange bien parce que ça nous évite beaucoup de problèmes.

Parce que cette histoire de reproduction, pour les femmes, ça ressemble à une malédiction : 

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Héraclès

Héraclès

Par Sébastien Garcin

Cinquantenaire, parisien, bien éduqué, dirigeant d’entreprise, marié, en bonne santé, issu d’une famille aimante et aisée : j’ai longtemps vécu avec le sentiment d’avoir une chance insolente. C’est vrai, mais ce n’est pas une chance, c’est un privilège : une pyramide de privilèges. J’en ai pris conscience progressivement ces dernières années, à la faveur de lectures, de rencontres et d’introspections. J’ai travaillé à comprendre ces privilèges et à comprendre comment, sans le savoir, instinctivement, je les protégeais. Et puis, #metoo est arrivé. Ce n'est pas cette vague qui m'a surpris, c'est le silence des hommes qui m'a déçu et leurs prises de paroles consternantes qui m'ont énervé parce que je me suis rendu compte à quel point ce sont les femmes qui se tapent tout le boulot pendant que nous les mecs, on les critique. Dans toutes les grands victoires du féminisme, les hommes ont été au mieux des spectateur passifs, au pire des adversaires très virulents. J'ai découvert que les hommes ont un rôle à prendre dans la révolution féministe, un rôle nouveau et inédit : le rôle d'allié. J'ai essuyé les plâtres et je peux le dire maintenant : ça marche. Depuis que j'ai endossé ce rôle, je sais de source sûre que je change les choses autour de moi. J'ai appris à ne plus faire partie du problème et j'ai la fierté de faire, à mon échelle, partie de la solution. Depuis, je milite pour promouvoir ce rôle d'allié. Je recrute des hommes pour qu'ils s'éduquent et pour qu'ils se déclarent ouvertement alliés des femmes dans la lutte pour une égalité réelle.